Caractéristiques fonctionnelles des arbres dans les tourbières congolaises : une approche comparative avec les forêts de terra firme

La compréhension de la dynamique des forêts d’Afrique centrale est incomplète, bien que ces dernières séquestrent une grande quantité de carbone et contribuent ainsi à atténuer le changement climatique (Hubau et al., 2020). Le projet CongoFor1.5 vise à combler ce manque de connaissances en remesurant 225 parcelles d’échantillonnage permanentes dans les forêts anciennes de quatre pays d’Afrique centrale : le Cameroun, le Gabon, la République du Congo et la République démocratique du Congo. La combinaison des données issues de l’inventaire des arbres du réseau AfriTRON, et de cette campagne de terrain approfondie offre l’opportunité d’améliorer nos connaissances sur des zones moins connues.

Outre les forêts de terra firme mieux connue, les tourbières couvrent une partie importante des zones forestières de la République du Congo (Dargie et al., 2017). Des travaux récents ont été entrepris pour comprendre l’histoire et les stocks de carbone de ces écosystèmes (https://congopeat.net/fr/publications/). Cependant, on ne sait pratiquement rien sur la fonction des forêts marécageuses des tourbières, ni sur les différences fonctionnelles entre la végétation de ces écosystèmes et celle des forêts de terra firme. Ce projet étudiera les traits fonctionnelles des principales espèces d’arbres des forêts marécageuses et des forêts de terra firme, ainsi que les différences entre ces deux types de forêts.

Les traits fonctionnels sont les traits morpho-physio-phénologiques qui ont un impact indirect sur la valeur sélective par le biais de leurs effets sur la croissance, la reproduction et la survie (Violle et al., 2007). Ils revêtent donc une importance capitale pour comprendre les relations entre les organismes et leur environnement biophysique. L’étude des similitudes et des différences entre les tourbières et les forêts de terra firme nous aidera à comprendre leur fonctionnement et à déterminer comment modifier les plans de conservation afin de mieux relever les défis auxquels ces écosystèmes sont confrontés.

Nous recherchons donc un/e étudiant/e en deuxième année de master très motivé/e pour mener à bien son mémoire de deuxième année sur les traits fonctionnelles des arbres dans les tourbières congolaises et les comparer avec celles des forêts de terra firme. Le candidat retenu s’appuiera sur des inventaires forestiers récemment acquis et des recensements forestiers à long terme de toute l’Afrique centrale  issus du réseau AfriTRON (https://afritron.org) enregistrés dans https://ForestPlots.net.. Deux parcelles relativement proches l’une de l’autre, situées dans des tourbières et des forêts de terra firme, ont déjà été mises en place. L’étudiant sélectionné devra contribuer à l’installation d’un deuxième, voire d’un troisième ensemble de parcelles formant une paire de parcelles comparatives de tourbières et de terra firme. Avant toute chose, l’étudiant sélectionné devra (i) rassembler des séries de données sur les traits en libre accès (Kattge et al., 2020), (ii) tentera d’accéder à d’autres données existantes sur les traits qui n’ont pas encore été publiées, en particulier les ensembles de données sur la densité du bois, et (iii) mesurera son propre ensemble de traits foliaires (y compris certaines des éléments suivantes : surface foliaire, masse foliaire par unité de surface, teneur en matière sèche des feuilles, densité stomatique, épaisseur des feuilles, teneur en chlorophylle) dans les tourbières et comblera des manques des informations importantes dans la couverture des traits de la forêt de terra firme que nous découvrirons.

L’étudiant peut également approfondir ses recherches et établir un lien entre les différences fonctionnelles entre les tourbières et les forêts de terra firme et les caractéristiques biophysiques de ces écosystèmes.

Le professeur Ifo Averti Suspense École Normale Supérieure (Brazzaville), ainsi que le docteur Eliott Maurent et le docteur Olivier Manzi de l’Université de Leeds (Royaume-Uni) superviseront l’étudiant en master.

Nous recherchons un/e étudiant/e autonome, motivé/e à la fois par le travail sur le terrain dans des conditions difficiles et par le développement de ses compétences en analyses quantitatives au bureau. Le/la candidat/e retenu/e accompagnera l’équipe de terrain et participera aux inventaires et à l’installation de parcelles permanentes au cours de sa deuxième année de master. Après avoir soutenu sa thèse de master en 2026, le/la candidat/e retenu/e devra continuer à travailler avec Prof Ifo Averti Suspense pour une année supplémentaire, au cours de laquelle il/elle continuera à participer à des travaux sur le terrain et se concentrera sur l’élaboration et la soumission de ses travaux de recherche en vue de leur publication dans une revue scientifique internationale.