Cartographie de la régénération forestière des anciens sites forestiers, lien avec la pluviométrie

La cartographie et l’estimation de la régénération forestière peuvent aider à quantifier les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs mondiaux de séquestration du carbone pour l’atténuation du changement climatique et d’amélioration de l’habitat pour la biodiversité, la régénération forestière étant l’un des moyens les plus rentables d’atteindre ces deux objectifs.

Les études menées au niveau local relatives aux principales causes de la déforestation et de la dégradation forestière ont démontré que : l’agriculture, l’exploitation forestière industrielle du bois d’œuvre et minière, le développement des infrastructures et la croissance urbaine, font partie des facteurs directes de la perte des forêts tropicales dans le bassin du Congo et en République du Congo (Binsangou et al., 2018). Néanmoins, de ces différentes perturbations, celles issues de l’agriculture itinérante sur brulis et de l’exploitation forestière industrielle dans certains cas aboutissent à l’installation des forêts secondaires résultant de la reconstitution des terres abandonnées (Poorter et al., 2021).

La régénération forestière est un processus long et lent. La régénération forestière naturelle peut prendre de nombreuses formes : 1. la régénération forestière active (y compris l’agroforesterie). La régénération forestière naturelle (NFR). La NFR offre de grands avantages pour la biodiversité et d’autres services environnementaux, tels que la régulation du cycle hydrologique local, l’atténuation des vagues de chaleur et la prévention des glissements de terrain.  Les données de télédétection représentent un premier proxy viable et pratique pour identifier les zones où une régénération forestière a pu se produire.

Questions de recherche

• Comment la forêt se reconstitue-t-elle après les activités d’exploitation forestières et agricole ?
• Est-ce le même processus de reconstitution ?
• Suivant les pratiques culturales utilisées, observe-t-on des nuances dans le processus de recolonisation ?
• Est-ce que les outils de cartographie et de télédétection actuelles permettent de cartographier cette régénération forestière ?
• A l’échelle du paysage quel lien pouvons-nous établir avec le cycle pluviométrique au cours des vingt dernières années ?

Au regard de ces différentes questions, les investigations qui seront menées dans cette étude porteront essentiellement sur la reconstitution des anciens sites agricoles et d’exploitation forestière industrielle des départements de la Sangha et la Likouala afin d’assimiler le processus de régénération naturelle sur ces sites de différents âges. Elles permettront de comprendre l’évolution du couvert forestier au sein desdits sites, d’en évaluer la proportion surfacique, la dynamique de reconstitution. Des données climatiques seront utilisées afin de voir le lien avec le cycle de l’eau dans la période d’observation ou d’étude.

Le présent projet de recherche se propose de suivre la reconstitution forestière des zones dégradées suite à l’agriculture itinérante et l’exploitation forestière industrielle.

Il s’agit spécifiquement de :

• Faire étude diachronique sur les zones agricoles et les zones d’exploitation forestière industrielle ;
• Faire une étude floristique sur la régénération des espèces suivant l’âge d’ouverture des sites agricoles et d’exploitation forestière industrielle ;
• Démontrer l’impact des changements de la végétation sur le cycle de l’eau dans la zone nord.