par Benjamin Kitambo, Université de Lubumbashi et de Kinshasa, RDC / Université de Toulouse III-Paul Sabatier, France
Ce post de Congo Science Focus est rédigé par l’hydrologue Benjamin Kitambo (Université de Lubumbashi et de Kinshasa, RDC / Université de Toulouse III-Paul Sabatier, France), auteur principal d’une étude fournissant de nouvelles estimations de l’anomalie du stock d’eau de surface dans le Bassin du Congo.
De nouvelles estimations de l’anomalie du stock d’eau de surface dans le bassin du Congo ont été publiées dans Earth System Science Data en juillet 2023. En combinant les observations de plusieurs satellites, l’article est le premier à présenter les variations mensuelles de l’anomalie du stock d’eau de surface sur l’ensemble de ce vaste bassin et au niveau des sous-bassins sur vingt-quatre ans (1992-2015). Les estimations comprennent l’eau douce intérieure stockée dans les rivières, les lacs, les réservoirs, les zones humides et les plaines d’inondation. Les résultats permettent d’explorer le lien entre la variabilité du climat et les ressources en eau, en particulier lors des événements extrêmes.
« Le jeu de données sur le stock d’eau de surface a révélé l’impact de la variabilité locale et régionale, en soulignant les inondations et les sécheresses qui ont récemment affecté le bassin du Congo. »
Figure (à gauche) : Séries temporelles du stock d’eau de surface du bassin du Congo (a) et de son anomalie désaisonnalisée (b).
Figure (à droit) : Anomalie du maximum du stock d’eau de surface en %.
Deux techniques basées sur l’approche multi-capteurs ont été employées, combinant l’étendue des eaux de surface issues de la base de données multi-satellites et les hauteurs d’eau de surface dérivées de l’altimétrie radar et des données topographiques. Nous avons constaté que les variations du stock d’eau de surface étaient caractérisées par une forte variabilité saisonnière et interannuelle avec une amplitude moyenne annuelle de ∼101 ± 23 km³. Le sous-bassin du Moyen Congo a montré une amplitude annuelle moyenne plus élevée de ∼71 ± 15 km³. Le jeu de données sur le stock d’eau de surface a révélé l’impact de la variabilité locale (distribution des précipitations) et régionale (mode climatique), en soulignant les inondations et les sécheresses qui ont récemment affecté le bassin du Congo. La distribution spatiale de la grave sécheresse qui a eu lieu à la fin de 2005 et du début 2006 a révélé d’importantes anomalies négatives dans le stock d’eau de surface (∼40 % de déficit par rapport à la moyenne à long terme).
Les observations par satellite se révèlent être une source d’information efficace pour améliorer la compréhension de l’hydrologie dans le bassin du Congo où les stations de mesure sont rares.
L’étude complète : A long-term monthly surface water storage dataset for the Congo basin from 1992 to 2015 a paru dans la revue Earth System Science Data.
Poste connexe : « Monitoring hydrological changes from space in a sparse gauged basin » par Benjamin Kitambo. »
L’image d’en tête montre le parc national de la Salonga, en RDC. Crédit image : Molly Bergen/WCS, WWF, WRI.
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