Lancement de l’Initiative Science pour le bassin du Congo lors du Sommet des trois bassins

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CBSI Network

L’Initiative Science pour le Bassin du Congo (CBSI) a été lancée le 26 octobre 2023 à Brazzaville lors du Sommet des trois bassins. Il s’agissait d’une conférence internationale de trois jours visant à coordonner les plans de protection des forêts sous les tropiques, convoquée par la Commission climat du bassin du Congo, avec le soutien des Nations unies et de l’Union africaine.

Le bassin du Congo et ses forêts contiguës constituent la deuxième plus grande forêt tropicale au monde. La région fournit de précieux services à l’humanité, que ce soit à l’échelle locale, régionale ou mondiale. Pourtant, nous ne savons pas bien comment fonctionne cette région, ni comment elle pourrait fonctionner dans un monde en rapide mutation. Face à cette réalité, les ministres de l’environnement des pays d’Afrique centrale ont réclamé des investissements massifs dans la connaissance scientifique du bassin du Congo et dans le renforcement des capacités scientifiques à cet égard.

L’Initiative Science pour le Bassin du Congo est la réponse à cet appel. Le CBSI est un vaste réseau des scientifiques des pays du bassin du Congo et des experts internationaux dont l’objectif est de stimuler les investissements afin de comprendre le bassin du Congo en tant qu’une entité régionale et de former une nouvelle génération de scientifiques de la région. L’initiative créera des connaissances pour affronter les crises du climat et de la biodiversité tout en favorisant le développement durable. Le CBSI s’inspire d’un programme de 200 millions de dollars en Amazonie qui, en plus d’une décennie, a transformé notre compréhension de l’Amazonie et a permis au Brésil de devenir une nation de premier plan pour la science de la forêt tropicale.

Le CBSI est géré par un comité de pilotage scientifique composé de 22 scientifiques de premier plan du Gabon, du Cameroun, de la RDC, de la République du Congo, de la Guinée équatoriale et de la République centrafricaine, ainsi que d’experts internationaux, dont les architectes du programme Amazonie qui est notre source d’inspiration.

Son Excellence Madame Arlette Soudan-Nonault, Ministre de l’Environnement, du Développement Durable et du Bassin du Congo de la République du Congo a donné le mot d’ouverture lors de la session de lancement du CBSI. Le professeur Raphael Tshimanga, de l’université de Kinshasa, a ensuite présenté le CBSI, le professeur Simon Lewis, de l’université de Leeds, a discuté des questions scientifiques et la Dr Lydie-Stella Koutika, du Centre de recherche sur les plantations de la République du Congo, a abordé les besoins de la région en matière de renforcement des capacités.

Photo de Lucie Temgoua
Crédit image : Maximiliano Fero Meñe

S’adressant à plus de 100 participants, dont des délégations des pays, des experts techniques et des membres de la société civile, ces exposés introductifs ont été suivis d’une table ronde au cours de laquelle ont été discutées les données dont les scientifiques ont besoin pour contribuer au développement durable de la région. La professeur Lucie Temgoua, de l’Université de Dschang, au Cameroun, le professeur Laurent Durieux, de l’IRD France/One Forest Vision Initiative, en France, et M. Josué Oruna, de la Société de conservation du bassin du Congo, en RDC, ainsi que les présentateurs, ont participé à la table ronde. Une séance questions-réponses a conclu l’événement, dont beaucoup émanaient de chercheurs en début de carrière motivés pour contribuer à façonner le programme et à garantir que les chercheurs de la région soient les mieux placés pour répondre aux questions essentielles que le CBSI se propose d’aborder.

Nous avons publié des ressources clés pour coïncider avec le lancement, notamment le site web du CBSI et notre plan de science et de renforcement des capacités. Nous avons également tenu des réunions avec des bailleurs de fonds potentiels en marge du sommet.

Soutien de haut niveau à accompagner le CBSI

Son Excellence, l’Ambassadeur Gilberto Da Piedade Verissimo, Président de la Commission de la Communauté économique des États membres de l’Afrique centrale (CEEAC), a rassuré du soutien de la CEEAC à accompagner le CBSI et il a invité les scientifiques de la région à :

« travailler en étroite collaboration avec leurs pairs d’autres grands bassins tropicaux et en synergie avec les initiatives locales existantes, et à donner le mieux d’eux-mêmes pour nous fournir un modèle socio-économique de développement qui favorise la conservation de nos ressources et le bien-être des communautés gardiennes de ces ressources. »

Son Excellence, l’Ambassadeur Gilberto Da Piedade Verissimo, Président de la Commission de la Communauté économique des États membres de l’Afrique centrale (CEEAC)

Plan de science et de renforcement des capacités du CBSI

Les membres du comité de pilotage scientifique du CBSI ont collaboré à l’élaboration du plan de science et de renforcement des capacités du CBSI, qui a été présenté lors de l’événement de lancement et qui est disponible sur notre site web. Le plan produira les données et l’expertise nécessaires pour gérer le bassin du Congo au bénéfice des populations locales et de l’humanité tout entière. Le professeur Raphael Tshimanga, hydrologue à l’Université de Kinshasa, a expliqué que le CBSI fournira :

« Une compréhension intégrée du bassin du Congo dans un système Terre en évolution, la formation d’une nouvelle génération de scientifiques et des données scientifiques pour les décideurs politiques et la société civile qui permettront un développement durable. »

Professeur Raphael Tshimanga, Université de Kinshasa, RDC.

Le plan a été diffusé, avant sa publication, afin de recueillir l’avis d’experts, et plus de 100 scientifiques ont contribué à l’élaboration du document. L’objectif est de disposer d’un plan qui réponde aux besoins des scientifiques et des différentes parties prenantes nationales et régionales. Les discussions avec les parties prenantes au cours de la semaine du sommet ont mis en évidence la nécessité de coordonner un plan qui s’aligne sur les aspirations des parties prenantes en matière de développement scientifique dans la région, y compris la déclaration de Yangambi et le plan scientifique de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale.

Le CBSI considère le plan comme un document évolutif, une version actualisée étant prévue pour le début de l’année 2024. Si vous souhaitez faire des commentaires ou apporter votre contribution, veuillez envoyer un e-mail à l’adresse suivante : info@congobasinscience.net

L’image d’en-tête montre les délégués lors du lancement de l’Initiative Science pour le Bassin du Congo. Crédit image : Maximiliano Fero Meñe