Le Gouvernement Britannique annonce un investissement d’envergure dans la science pour le bassin du Congo lors de la COP29

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CBSI Network

Le Gouvernement Britannique a annoncé l’octroi d’un financement de 9 millions de livres sterling (12 millions de dollars) à des scientifiques afin qu’ils fournissent les données et les connaissances nécessaires en appui à la prise de décision visant à protéger la deuxième plus grande region de forêt tropicale humide au monde.

Le Secrétaire d’État aux Affaires étrangères, David Lammy, a annoncé ce financement dans un discours prononcé lors de la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan.

La subvention servira à étudier la valeur et la vulnérabilité de la forêt humide du bassin du Congo et à traduire ces nouvelles connaissances en actions politiques visant à protéger les forêts, à améliorer les moyens de subsistance des populations et à favoriser le développement durable.

Grâce à cette subvention de cinq ans attribuée à l’Initiative Science pour le Bassin du Congo (CBSI), le CBSI investira dans un important réseau de scientifiques de toute la région, soutenu par des scientifiques britanniques, afin de transformer notre compréhension du bassin du Congo à travers la formation d’une nouvelle génération des scientifiques et la collecte de nouvelles données.

David Lammy announces funding for Congo Basin scientists at COP29 on 12 November 2024.

Le professeur Raphael Tshimanga, Co-Président du CBSI, de l’Université de Kinshasa (RDC), a déclaré : « Il s’agit d’un moment majeur, car ce financement permettra à douze principales équipes de recherche du bassin du Congo d’acquérir une compréhension intégrée de l’évolution de cette région. »

« Nous serons en mesure de surveiller nos forêts en tant que système global et d’expliquer cette nouvelle compréhension aux décideurs politiques et au monde entier afin de préserver les forêts du bassin du Congo debout, tout en contribuant au développement de nos pays, » a-t-il poursuivi.

Ce nouveau programme regroupe des scientifiques de premier plan du Cameroun, de la République démocratique du Congo, du Gabon, de la République du Congo et du Royaume-Uni, qui collaborent pour surveiller le climat, les rivières, la végétation, la biodiversité, l’utilisation des terres et la manière dont les populations locales et autochtones utilisent l’environnement naturel. À cela s’ajoutent 20 bourses doctorales et 12 bourses de maîtrise pour former une nouvelle génération des scientifiques de la région. L’Université de Leeds du Royaume-Uni est chargé de l’administration du financement.

Le professeur Simon Lewis, Co-Président du CBSI, de l’Université de Leeds et de l’Université Collège de Londres, a déclaré : « Le manque d’investissement dans le bassin du Congo jusqu’à présent est un scandale. Pour l’Amazonie, nous savons qu’il existe un seuil critique de déforestation et de changement climatique, un point de bascule, au-delà duquel certaines parties de la forêt amazonienne disparaîtront, ce qui accélérera le changement climatique. Pour le Congo, nous ne savons même pas s’il existe un point de bascule ou, si c’est le cas, à quel point nous sommes proches de le franchir. Grâce à ce nouveau financement, nous pourrons découvrir ces informations vitales. »

Les scientifiques ont créé le CBSI, faisant suite à un appel lancé par les ministres de l’environnement de la République démocratique du Congo, du Gabon, du Cameroun et de la République du Congo en faveur d’un investissement de 150 millions de dollars dans la science afin de comprendre et de protéger les forêts d’Afrique centrale.

Lors de la réunion scientifique sur le bassin du Congo en février 2023, les cinquante scientifiques qui se sont rassemblés à Libreville au Gabon ont convenu de créer le CBSI. L’Initiative Science pour le Bassin du Congo (CBSI) a été lancé en octobre 2023 à Brazzaville lors du Sommet des Trois Bassins. La subvention du gouvernement britannique constitue le premier investissement de taille attribué au CBSI.

Le professeur Raphael Tshimanga a déclaré : « J’espère que cet investissement important ouvrira la porte à d’autres possibilités, car les besoins en données et en renforcement des capacités de la région du bassin du Congo sont considérables. En créant un programme piloté par des scientifiques du bassin du Congo, ceci démontre comment la science devrait être conduite dans notre région. Je me réjouis d’avoir les moyens de travailler directement avec des scientifiques d’autres pays du bassin du Congo. »

Le projet s’intitule Congo Rainforest Alliance for Forest Training for Sustainable Development (CRAFT-Sustainable Development). Il s’agit du premier projet financé dans le cadre du nouveau programme d’action pour les forêts du bassin du Congo du ministère Britannique des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement.

Notes aux rédacteurs

Les professeurs Raphael Tshimanga et Simon Lewis sont disponibles pour un entretien.

Les partenaires de la subvention sont :

Climat et météorologie

Université de Yaoundé I, Cameroun ; ISTA Kinshasa, Institut Supérieur des Techniques Appliquées, RDC ; Université d’Oxford, R.-U.

Hydrologie et eau douce

Université de Kinshasa, RDC ; Institut de recherches géologiques et minières, Cameroun ; Université de Leeds, R.-U.

Végétation, sols et biogéochimie

Université de Dschang, Cameroun ; Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CENAREST), Gabon ; Université de Leeds, R.-U.

Biodiversité

Université de Lubumbashi, RDC ; Université catholique de Kinshasa, RDC ; Université de Stirling, R.-U.

Occupation et utilisation du sol

Université Omar Bongo, Gabon ; Université Marien N’Gouabi, République du Congo ; Université de Leeds, R.-U.

Socio-écologie

Institut national de recherche en sciences sociales et humaines, INRSSH, Brazzzaville, République du Congo ; Université Omar Bongo, Libreville, Gabon ; University Collège de Londres, R.-U.

Crédit (image d’en tête) : UN Climate Change – Kamran Guliyev