Evaluation des services écosystémiques des systèmes agroforestiers

Le doctorat en Aménagement des écosystèmes forestiers et agroforestiers à l’université de Dschang se concentrera sur les avantages des systèmes agroforestiers, qui combinent la couverture forestière et la production de denrées alimentaires et d’autres commodités.

La déforestation et la dégradation des écosystèmes forestiers dans le Bassin du Congo sont des questions préoccupantes, étant donné le rôle majeur que jouent ces forêts dans la lutte contre le changement climatique, la conservation de la biodiversité et la préservation des ressources en eau. L’expansion des terres agricoles est considérée comme la principale cause de déforestation dans le Bassin du Congo. Face à la vision des pays de la sous-région qui est celle d’atteindre l’émergence et de lutter contre la pauvreté, il s’établit progressivement un besoin d’augmentation de la production agricole, nécessitant une augmentation des terres de production au détriment des terres forestières. Cette augmentation des terres agricoles implique le déboisement de vastes superficies, et par voie de conséquence la dégradation des forêts, la destruction de l’habitat de la faune sauvage à grande échelle et le changement climatique.

Il est donc nécessaire de promouvoir des systèmes de production qui augmentent la productivité sans compromettre la durabilité, notamment en termes de déforestation et de perte de biodiversité. Les systèmes agroforestiers, qui intègrent des arbres et d’autres formes de vie sur la même unité de gestion des terres, sont considérés comme une option d’utilisation des terres qui peut contribuer à résoudre un certain nombre de menaces pesant sur les forêts. Au Cameroun, dans un effort de diversification des cultures et de la production, les agriculteurs ont adopté des systèmes agroforestiers en conservant ou en introduisant des espèces ligneuses utiles dans leurs exploitations. Ces systèmes agroforestiers offrent une gamme de services écosystémiques tels que la conservation de la biodiversité et des sols, le maintien de la fertilité des sols et la séquestration du carbone. Grâce aux divers produits alimentaires qu’ils fournissent, ils contribuent également à assurer la sécurité alimentaire et à améliorer les conditions de vie des agriculteurs. Il est nécessaire de mesurer les services écosystémiques des systèmes agroforestiers sur de longues périodes pour comprendre des variations temporelles des SE.

Le candidat retenu constituera une base de données de sites de surveillance de l’agroforesterie et quantifiera les avantages écologiques, sociaux et économiques de ces systèmes. Cela permettra d’établir une base de référence de sites d’étude pour contrôler l’efficacité de l’agroforesterie en tant que solution potentielle pour maintenir la couverture forestière tout en augmentant le bien-être humain.

Les méthodes de collecte de données comprennent des inventaires sur le terrain et des enquêtes socio-économiques. Dans les sites de surveillance, des parcelles seront délimitées et les inventaires floristiques réalisés pour évaluer la biodiversité et analyser la structure, la diversité et la richesse floristique des systèmes agroforestiers. Pour caractériser les systèmes agroforestiers, la cartographie et des indicateurs classiques de structure (hauteur/individu, densité, surface terrière des arbres associés) et des indices de diversité (espèces associées et richesse en espèces) seront utilisés.

Le candidat retenu étudiera ensuite la manière dont les changements dans l’agroforesterie peuvent avoir un impact sur divers services écosystémiques. Il s’agira de voir si le niveau de biodiversité d’un système agroforestier influence sa productivité. Ainsi, la production de systèmes agroforestiers avec différents niveaux de diversité ligneuse et de méthodes de gestion sera comparée qualitativement et quantitativement. Aussi les enquêtes auprès des ménages permettront de déterminer les services d’approvisionnement et la valeur d’usage des espèces présentes dans les systèmes agroforestiers. Les données d’inventaire seront utilisées pour quantifier la biomasse afin d’estimer les stocks de carbone.

Enfin, le candidat retenu intégrera ses résultats pour une prise en compte des systèmes agroforestiers dans les politiques de conservation de la biodiversité et de gestion durable des terres.

Ce projet fait partie de l’Initiative Science pour le Bassin du Congo, l’Observatoire de la végétation, du sol et de la biogéochimie, et commencera un suivi à long terme des systèmes agroforestiers dans le Bassin du Congo et fait partie du plan de science et de renforcement des capacités du CBSI.